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Il y a déjà quelques années, notre évêque a promulgué une

Charte pour les chorales liturgiques, rédigée par nos soins.

 

On conseillera de la lire même aux animateurs des assemblées qui n'ont pas de chorale

Version Imprimable

Les chorales  au service de la rencontre de Dieu

 

Les chorales liturgiques sont de plus en plus nombreuses dans notre diocèse. Et je m’en réjouis beaucoup, car elles apportent à nos eucharisties ou à nos liturgies de la parole l’accompagnement du chant, de la musique et de la voix. Ceci exprime combien la prière concerne le tout de la personne humaine.

Cette charte éclaire bien leur place dans la prière chrétienne de nos assemblées. Nous le savons tous, le chant n’est pas là pour susciter l’admiration ou le succès, mais pour exprimer une relation forte de chacun avec Dieu. En cela elle est autre chose qu’une performance vocale ou un concert. Ce qui n’exclut pas la recherche de qualité.

La chorale est un service de l’assemblée pour soutenir la prière, elle est le canal d’une rencontre avec Dieu. Elle est au service d’un dialogue avec la Parole de Dieu. Le mystère chrétien trouve dans le chant une expression qui nous rassemble en un seul corps dans la contemplation des dons de Dieu à son Église. On ne chante pas pour soi, mais pour Dieu et son Église. De là il découle que l’art musical doit devenir prière avant d’être l’exécution d’une partition, fût-elle de musique sacrée.

C’est pourquoi j’invite les chorales à s’associer des jeunes qui, parfois, sont en mal d’expression de leur foi qui se cherche. Comprendre ce que l’on chante, se faire prière par le chant est nécessaire pour que la chorale entraîne dans l’action de grâce et la méditation. Il importe qu’avant d’apprendre un chant nous prenions le temps d’en comprendre le message pour le traduire en dialogue avec Dieu et avec ses frères dans la foi. Et que ce chant parle du Christ qui est l’âme de toute liturgie.

Je souhaite que cette charte soit lue par chaque chorale pour que le chant liturgique garde cette dimension de service d’une assemblée cherchant la rencontre du Christ. Elle garantit un retour à l’essentiel.

• Gérard DEFOIS évêque de Lille

 

Charte pour les chorales liturgiques

Avertissement

Le vocabulaire ne fournissant pas de vocables bien déterminés, la charte ici présentée concerne tout groupe de chrétiens chantant ensemble au service de la liturgie, aussi bien les groupes de quelques personnes chantant à l’unisson que les chorales plus exercées qui peuvent aborder la polyphonie.

Importance de la chorale

1. Une mauvaise compréhension de la participation chantée des fidèles a parfois entraîné la suppression abusive de chorales qui tenaient leur rôle dans la liturgie.

L’Église catholique est ministérielle et à son image notre liturgie est dialoguale(1) c’est pourquoi la chorale est un précieux partenaire dans la liturgie et exerce un véritable ministère liturgique.

Formant un groupe, elle risque moins d’être individualisée, voire « vedettisée », que ne le peuvent l’être parfois certains animateurs.

« Elle mérite une attention particulière »(2) et a donc besoin du soutien et de la collaboration des responsables pastoraux.

2. En revanche, si elle veut être apte au service que l’on attend d’elle, la chorale liturgique doit se conformer à des exigences, exposées plus loin.

(1) « Chaque ministre fera, seulement et totalement, ce qui lui revient. » Sacrosanctum Concilium § 28

(2) Musicam sacram § 19

 Au service de l’assemblée

3. Le but premier de la chorale liturgique n’est ni culturel, ni associatif, même si ces deux dimensions coexistent de fait.

Sa raison d’être est de servir l’assemblée célébrante.

Partenaire de l’assemblée, elle en est aussi, paradoxalement, partie intégrante.

Elle est donc dans l’assemblée, elle chante avec elle ou pour elle.

 Dans l’assemblée

4. Le Concile a formellement condamné l’usage de la tribune en ces termes :

« Le groupe des chanteurs, compte tenu de la disposition de chaque église, sera installé de telle façon :

a) que sa nature apparaisse clairement, à savoir qu’il fait partie de l’assemblée des fidèles et qu’il remplit une fonction particulière ;

b) qu’il soit à même de remplir au mieux cette fonction ;

c) que chacun de ses membres puisse facilement participer à la messe intégralement, c’est-à-dire par la communion sacramentelle. »(3)

Concrètement le mieux sera de placer la chorale en tête de nef, tournée de biais pour des raisons d’acoustique et de participation. Il est absolument contre-indiqué d’utiliser la place qui est vacante derrière l’autel dans certaines églises : cette situation est une disposition de concert et distrait de l’action qui se passe dans le sanctuaire.

(3) Musicam sacram § 23

 Avec l’assemblée 

Ce rôle s’exerce de deux manières :

5. La chorale soutient le chant de l’assemblée.

Pour ce faire, les chorales qui chantent à plusieurs voix ne le feront que lorsque l’assemblée se sera bien approprié la mélodie.

6. La chorale, exerçant sa fonction propre, dialogue avec l’assemblée, dans les couplets ou versets.

Cela suppose que les chanteurs en possèdent bien le texte, phonétiquement et même spirituellement, et le chantent de manière intelligible.

 Pour l’assemblée

7. Il serait dommageable de se priver de chants que l’assemblée ne peut assurer, mais qui enrichissent la liturgie.

C’est le cas de l’abondant patrimoine polyphonique religieux du passé et d’aujourd’hui.

Mais cela est vrai aussi de certaines hymnes, difficiles à faire chanter par le fidèle, même à l’unisson, mais dont le texte peut nourrir sa foi.

8. Il ne s’agit pas ici d’exécuter des pièces pour le plaisir ou pour l’ornement, mais d’enrichir le sens de la célébration.

Les temps les plus propices seront la présentation des dons, la procession de communion, le final de sortie, et à la rigueur l’Agnus Dei.

Un chant bref bien choisi peut aussi prolonger heureusement l’homélie.

9. Si on veut éviter que l’exécution ne se transforme en concert, plusieurs conditions :

Ces pièces seront choisies en fonction du rite et du temps.

Dans la mesure du possible, surtout si ces œuvres sont en latin, on en donnera préalablement le sens aux fidèles, soit oralement, soit sur la feuille d’assemblée.

« On doit éduquer les fidèles à s’unir intérieurement à ce que chantent les ministres ou la chorale pour élever leur esprit vers Dieu en les écoutant »(4).

(4) Musicam sacram § 15

 La collaboration liturgique

10. « La préparation pratique de chaque célébration liturgique sera faite en esprit de collaboration de la part de tous les intéressés, sous la direction du recteur de l’église pour ce qui regarde aussi bien les rites que l’aspect pastoral et la musique. »(5).

Cette collaboration entre responsables pastoraux et responsables musicaux doit évidemment s’exercer dans un échange confiant.

Aux responsables musicaux de faire confiance aux responsables pastoraux et aux équipes liturgiques, à ceux-ci de faire confiance à la compétence musicale des premiers.

Le responsable musical compétent peut dissuader une équipe liturgique de programmer un chant dont la musique est mal faite.

A l’inverse, il saura faire passer le bien et la participation active de l’assemblée avant ses goûts ou ceux de ses chanteurs.

Par exemple, s’il existe pour un même texte plusieurs musiques, il choisira la plus accessible pour l’assemblée, pourvu qu’elle soit de bonne qualité.

Le responsable musical saura aussi renoncer à telle polyphonie envisagée, s’il s’avère que finalement elle s’intègre mal à la célébration.

Il veillera à en expliquer la raison à ses chanteurs.

11. Les chorales les plus exercées donneront de temps en temps (Sainte-Cécile entre autres occasions) un concert spirituel permettant de chanter dans des œuvres du patrimoine qui ne peuvent plus trouver place dans la liturgie actuelle.

(5) Musicam sacram § 5

 Quelques exigences techniques spécifiques

12. L’activité chorale pour la liturgie entraîne des exigences que n’a pas l’activité de concert.

Entre autres :

- Le chœur doit savoir prendre le ton rapidement,

- Les choristes doivent connaître le programme et avoir toutes leurs partitions rangées dans l’ordre,

- Pour des célébrations exceptionnelles chaque choriste a un plan très détaillé du déroulement.

 Exploiter toutes les richesses vocales

13. La polyphonie doit rester exceptionnelle et ce, pour plusieurs raisons :

a) dans les fêtes liturgiques comme dans les fêtes humaines, il y a des rythmes.

On ne boit pas le champagne à chaque repas dominical.

De même on réservera la polyphonie aux grandes fêtes et aux circonstances exceptionnelles

b) pour la bonne raison que chanter à plusieurs voix demande beaucoup de préparation, une chorale ne peut prétendre le faire chaque dimanche, sous peine de scléroser le répertoire et de perdre toute souplesse pastorale.

14. L’unisson. Il faudra donc aussi travailler l’unisson.

Le « quatre-voix » est un idéal mythique.

Un bel unisson vaudra toujours mieux qu’un quatre-voix approximatif.

15. La pluri vocalité. Nous entendons par là le fait que beaucoup de chœurs comptent des voix d’hommes, de femmes, voire d’enfants.

Les faire apparaître tour à tour permet :

·     de manifester la diversité (sexuée) de l’assemblée ;

·     d’apporter une variété qui renouvelle l’attention et donc le sens ;

·     de créer une certaine dynamique à l’intérieur d’un même chant. 

La chorale, un lieu d’Église

16. Une communauté de frères : une vie d’amitié est nécessaire, ceci est vrai de toute chorale humainement et même musicalement.

On trouvera donc des occasions de se rencontrer pour autre chose que la technique.

17. Une communauté de croyants : il serait dommage que les choristes chantant des textes religieux en vue de la célébration chrétienne, ne soient pas les premiers à en tirer un profit spirituel.

En présentant un chant, le responsable ne manquera pas d’attirer l’attention sur son contenu spirituel et de dire les raisons pour lesquelles il a été choisi.

18.  Il est bon de commencer la répétition par une prière ou, mieux, de la terminer, par exemple en reprenant en guise de prière un chant qu’on vient d’apprendre (debout et sans trop de soucis techniques).

19. Un lieu d’évangélisation et de catéchèse.

Si elle remplit les deux conditions précédentes, la chorale peut faire progresser dans la foi certains de ses membres venus là d’abord pour chanter (mais en acceptant ses objectifs).

20. Dans la conjoncture actuelle où sont créées des paroisses nouvelles, les responsables de chorale ont un rôle à jouer dans la construction de l’unité, en se rencontrant pour créer un répertoire commun.

21. Enfin la chorale pourrait être aussi une réserve de psalmistes ou même de lecteurs. 

En conclusion

Puisse chaque chorale, grande ou très modeste, réaliser cet idéal un jour exprimé dans une paroisse :

« C’est vraiment bien, on voit les choristes prier » disaient les des fidèles.

« C’est vraiment bien, on voit le chef prier » disaient des choristes.

 

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Dernière mise à jour le :23/12/2009.